«La torture qui chante»: Un voyage théâtral au cœur du Bénin rural pour éduquer et divertir toutes les générations
Grâce à l’initiative de l’Institut Français du Bénin, via son dispositif d’aides à la reprise, la pièce de théâtre « La Tortue qui Chante » a traversé plusieurs villes du Bénin lors d’une tournée entamée le 04 et qui s’est achevée le 12 septembre 2024 avec un total de 09 spectacles donnés. Mis en scène par Olouwacheoun Paul Ochade, ce spectacle vivant, tiré du texte de Sénouvo Agbota Zinsou, s’est révélé être bien plus qu’un simple divertissement pour les populations des localités visitées. Il s’inscrit dans une démarche culturelle visant à permettre aux régions moins exposées aux offres artistiques de bénéficier de spectacles de qualité.
Un théâtre pour tous, mais surtout pour les jeunes
«La Tortue qui Chante» a été choisie avec soin par la troupe. Comme le souligne le metteur en scène Paul Ochade, «nous voulons faire un théâtre qui nous ressemble, qui nous rassemble, qui nous parle et qui et nous met au cœur de nos réalités socio-culturelles et politiques». Cette pièce, en s’adressant particulièrement au jeune public, remet les enfants au cœur de la scène théâtrale béninoise.
«Les enfants ont aussi droit au théâtre, mais un théâtre dans lequel ils se retrouvent», ajoute le metteur en scène. La pièce s’appuie sur des thématiques universelles, telles que le pouvoir et les responsabilités, abordées d’une manière accessible aux enfants. «Cela éduque les jeunes tout en mettant en garde les adultes», précise-t-il, tout en rappelant que le spectacle est adapté à un public allant « de 7 à 77 ans ».
Un accueil chaleureux malgré les défis logistiques
Au fil des représentations, la pièce a suscité un engouement considérable auprès du public, notamment dans les régions peu habituées aux événements culturels. «Partout où nous sommes passés, les gens étaient satisfaits et réclamaient encore et encore le spectacle», se réjouit Paul Ochade. Cependant, la tournée n’a pas été sans défis. «Le manque de centres culturels dans certaines localités a rendu la logistique complexe», explique-t-il.
Ces difficultés n’ont cependant pas freiné la volonté de la troupe de continuer à jouer dans des milieux où la culture reste un luxe rare. Le caractère traditionnel et culturel de la pièce a, selon lui, grandement facilité son adaptation à ces contextes. «Ces difficultés n’ont cependant pas freiné la troupe de jouer dans les localités où la culture reste un luxe rare parce que la conception scénographique du spectacle a déjà pris en compte cela. Le décor est fait de sorte qu’il est adaptable à tout lieu ( lieu public, salle, école, maison, rue…). Quand il est monté, il donne naissance à une scène où l’on peut jouer n’importe quel spectacle.» précise le metteur en scène.
Olouwacheoun Paul Ochade/Metteur scène de la pièce « La tortue qui chante »
Une mise en scène pour retrouver l’enfant en soi
La mise en scène de cette pièce est pensée pour faire voyager le jeune spectateur dans un monde où les adultes se ramènent à leur taille. «Le jeu est ouvert de sorte que le spectateur a sa place, même s’il ne monte pas sur scène», explique-t-il.
Les comédiens, quant à eux, ont su puiser dans leur âme d’enfant pour mieux restituer l’essence même de la pièce. Cette alchimie entre le texte, le jeu et la mise en scène a permis de captiver un large public, des enfants aux adultes, au cours de chaque représentation.
Et après ?
La tournée de «La Tortue qui Chante» n’est que le début d’un long chemin pour cette pièce. «Nous nous sommes promis de jouer ce spectacle plusieurs fois», assure Paul Ochade.
Une nouvelle tournée ou d’autres représentations sont actuellement à l’étude, dans le but de continuer à diffuser ce message universel et de permettre à un plus grand nombre de découvrir cette œuvre unique. En attendant, les enfants et adultes béninois des localités visitées garderont en mémoire cette tortue qui, en chantant, leur a rappelé des valeurs essentielles à la vie en société.
Bérénice Célia Gainsi
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