Éliminatoires Coupe du Monde 2026: le rêve béninois brisé par la foudre nigériane
Dans la soirée du 14 octobre 2025, au stade Godswill Akpabio International Stadium à Uyo, le Nigéria s’est imposé avec autorité face au Bénin sur le score de 4-0 lors de la 10ᵉ et dernière journée des éliminatoires du Coupe du Monde 2026 (zone Afrique – Groupe C). Ce résultat fait basculer la hiérarchie. Alors que le Bénin, mené par l’entraîneur allemand Gernot Rohr, occupait la tête du groupe, c’est finalement le Nigéria qui se qualifie pour la phase des « play-offs » des meilleurs deuxièmes, et le Bénin qui voit s’envoler son espoir de premier ticket mondial.
Sous la chaleur d’Uyo, les hommes de Gernot Rohr n’ont pas résisté à la furie offensive d’une équipe nigériane qui jouait sa dernière carte pour arracher la seconde place du groupe C et espérer figurer parmi les meilleurs deuxièmes du continent. Le scénario du match n’a laissé place à aucun suspense. Dès la troisième minute de jeu, l’attaquant vedette Victor Osimhen ouvrait le score pour les Super Eagles, lançant un véritable récital offensif. Le joueur de Naples, visiblement en état de grâce, allait ensuite inscrire deux autres réalisations à la 37ᵉ et à la 51ᵉ minute, signant un triplé retentissant. Dans le temps additionnel, Frank Onyeka alourdissait la marque (90ᵉ+1) pour parachever le succès nigérian.
Le Bénin, diminué par les absences de cadres comme Sessi D’Almeida et Yohan Roche, suspendus pour cette rencontre décisive, n’a jamais trouvé la clé pour contrer l’armada offensive nigériane. Dominés dans la possession comme dans les duels, les Guépards ont semblé crispés par l’enjeu. Il faut dire qu’un simple match nul leur aurait suffi pour valider une qualification historique, eux qui trônaient en tête du groupe avant cette dernière journée avec 17 points.
Ce revers cinglant a totalement rebattu les cartes. Avec cette victoire, le Nigeria rejoint le Bénin à 17 points mais passe devant à la différence de buts, un paramètre décisif dans le règlement de la Confédération Africaine de Football. Parallèlement, l’Afrique du Sud s’est imposée 3-0 face au Rwanda, assurant sa première place du groupe et validant son billet direct pour la Coupe du Monde 2026, laissant le Nigeria espérer une issue favorable en barrages et condamnant le Bénin à la désillusion.
Ce match illustre à quel point les éliminatoires africaines sont impitoyables. Dans ce format, seule la première équipe de chaque groupe obtient une qualification automatique, tandis que les meilleurs deuxièmes doivent passer par une phase de barrage périlleuse. Un système qui ne pardonne aucune erreur, surtout dans un groupe où trois nations se tenaient dans un mouchoir de points.
Pour le Nigeria, ce large succès sonne comme une rédemption. Les Super Eagles, critiqués pour leurs performances en dents de scie durant la campagne, ont montré qu’ils pouvaient encore hausser le ton lorsque l’enjeu l’exige. L’efficacité d’Osimhen, le sang-froid de Lookman et la rigueur défensive retrouvée ont permis aux hommes du coach Éric Sékou Chelle de répondre présent dans le moment le plus critique.
Pour le Bénin, en revanche, la déception est immense. Les Guépards, portés depuis plusieurs mois par une dynamique positive et par un public fier de ses héros, n’ont pas su franchir la dernière marche. Pourtant, cette sélection dirigée par Gernot Rohr avait démontré de réels progrès. Un collectif discipliné, un esprit combatif et un football pragmatique qui avaient fait tomber des adversaires comme la Sierra Leone et le Rwanda. Mais face à l’expérience et à la puissance du Nigeria, les limites sont apparues au grand jour.
Malgré la désillusion, ce parcours reste porteur d’espoir pour le football béninois. Jamais auparavant la sélection nationale n’avait été aussi proche de la plus prestigieuse des compétitions mondiales. Ce revers cruel doit servir de tremplin à une génération prometteuse, symbole d’un Bénin qui s’affirme désormais sur la scène africaine.
En sortant de la pelouse d’Uyo, les visages étaient graves, mais la fierté demeurait. Le Bénin a perdu une bataille, pas la guerre. Le rêve mondial n’a été que différé. Et si cette soirée du 14 octobre 2025 marque un tournant douloureux, elle restera aussi comme celle où le football béninois a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les géants du continent.
Sparticulture
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